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Renforcer la solidarité internationale pour la justice climatique

Le système dans lequel nous vivons externalise trop souvent les coûts sociaux et environnementaux de notre mode de vie vers les pays en développement. Nous lutterons contre les inégalités dues à l’exploitation et à la dépossession des pays du Sud et protègerons les biens communs.

Nous développerons de nouvelles relations avec les pays les moins favorisés, en particulier africains, en réformant l’aide publique au développement pour passer à des stratégies de coopération qui mettent les populations au cœur des dispositifs.

Cette nouvelle politique de solidarité internationale sera féministe et respectueuse des droits humains et son budget sera porté à 0,7% du RNB à la fin du quinquennat.

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Nous devons prendre la tête de la diplomatie climatique pour s’engager sur un accord juridiquement contraignant guillemets. guillemets

Yannick Jadot

Passer de “l’aide au développement” à des partenariats solidaires

Les immenses défis à relever afin de respecter les objectifs du développement durable (ODD) définis par les Nations unies impliquent de réformer la conception et les orientations de notre “aide au développement” et de privilégier des partenariats solidaires avec les États, les collectivités et les populations concernées. Nous nous engagerons en faveur d’un accès de toutes et tous à la santé, à l’éducation, au travail décent. Nous favoriserons une agriculture locale, respectueuse de l’environnement et permettant de nourrir correctement les populations.

Nous ferons de l’égalité entre les hommes et les femmes un critère prioritaire. Nous réformerons l’Agence française de développement et réorienterons davantage ses actions au profit des dons plutôt que des prêts, sur la base de critères sociaux, environnementaux et genrés dans la sélection et le suivi des projets. Nous examinerons les actions financées au titre de l’aide publique au développement et sortirons de ce champ les opérations à destination de la France ainsi que celles qui relèvent de la sécurisation et de l’externalisation des frontières.

Nous augmenterons le budget consacré à la solidarité internationale afin d’atteindre 1% du Revenu national brut à l’horizon 2030, 0,7% à la fin du mandat. Dans cet objectif, nous augmenterons la part de la taxe sur les transactions financières (TTF) affectée à l’aide au développement, et nous travaillerons à la mise en place d’une TTF européenne pour le développement.

Cette augmentation sera affectée à l’action humanitaire et aux actions prioritaires répondant aux objectifs de développement durable, notamment celles visant à lutter contre le changement climatique, et à soutenir des projets des sociétés civiles et de la coopération décentralisée.

Pour une solidarité internationale féministe

Les femmes sont surreprésentées parmi les populations les plus pauvres dans la plupart des régions du monde et sont plus souvent victimes de violences. Les inégalités hommes-femmes restent considérables à l’échelle mondiale et les progrès sont trop lents.

Pourtant, la part de l’aide au développement française intégrant l’égalité de genre se situe aujourd’hui en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE. Pour y remédier, nous développerons dès le début du mandat une politique de solidarité internationale basée sur une analyse genrée de la dépense publique et sur des objectifs concrets de promotion de l’égalité homme- femme.

Engager une initiative européenne pour la santé en Afrique

Alors qu’aujourd’hui elle exerce une « captation des cerveaux » insupportable vis-à-vis des personnels de santé formés dans les pays du Sud, la France proposera à ses partenaires européens de mettre au point, en partenariat avec l’Union africaine, un plan pluriannuel de soutien au développement des systèmes de santé publics de base en Afrique, et une aide au développement des industries de production de vaccins et de médicaments sur le territoire africain.

Alléger la dette des pays du Sud

La crise du COVID-19 a beaucoup aggravé l’endettement de nombreux pays du Sud. La France prendra l’initiative, dans le cadre du G20 et du FMI, d’un plan d’ampleur d’annulation de la dette COVID des pays pauvres les plus endettés. Nous veillerons en particulier à ce que la Chine prenne enfin toute sa part dans ce domaine.

Protéger les migrants climatiques

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) prévoit 250 millions de migrants climatiques d’ici 2050. La Convention de Genève qui définit le statut des réfugiés n’est plus adaptée aux migrations forcées d’aujourd’hui, aux causes multiples et cumulatives.

Les changements climatiques sont à l’origine de nombreux conflits, notamment d’accès et d’usage de la terre et de l’eau, qui déstabilisent des régions et entraînent des violences.

C’est pourquoi nous devrons les prendre en compte lors de l’examen des demandes d’asile et développer de nouveaux instruments : visas humanitaires et visas spéciaux pour les déplacés climatiques.