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Tribune: "Un avenir pour les forêts des Landes de Gascogne"
TRIBUNE: « Un avenir pour les forêts des Landes de Gascogne »
Le massif forestier des Landes de Gascogne borde l’Océan Atlantique et s’étend sur près d’un million d’hectares des départements des Landes, de la Gironde et du Lot-et-Garonne. Présent dans nos campagnes depuis des siècles, largement étendu sous l’Empire pour atteindre sa taille actuelle. Il est aujourd’hui la plus grande forêt cultivée d’Europe. Les forêts nous rendent de nombreux services environnementaux et sanitaires comme; l'accueil de la biodiversité, le stockage du carbone, la rétention et la filtration de l’eau, l’amélioration de la qualité de l’air et des sols.
Elles apportent également de nombreux services économiques et sociaux; comme l’exploitation du bois, des lieux d’attractivité touristique, d'observation naturaliste, de chasse, de cueillette ou de promenade. Depuis plusieurs années, les dérèglements climatiques - comme la hausse des températures, la fréquence des sécheresses et des tempêtes - s'ajoutent aux autres menaces sur la santé et l’avenir des forêts. En conséquence, il est urgent d’impulser une nouvelle gestion sylvicole et de nouveaux leviers politiques pour atténuer les risques probables.
Les écologistes soutiennent une sylviculture mélangée à couvert continu; car elle assure une grande diversité d’essences complémentaires « résineux-feuillus », préserve les sols, la biodiversité et répond aux conséquences des dérèglements climatiques. Ce type de gestion peut trouver sa place dans toutes les régions. C’est la diversité d’essences végétales qui renforce la résistance des forêts aux sécheresses, tempêtes, incendies ou attaques d’insectes. L'infléchissement de la gestion forestière nécessite plus de temps que pour des systèmes agricoles ; les forêts doivent donc ne plus être envisagées comme des « plantations d'arbres », selon Francis Hallé, mais comme un écosystème complexe et fragile.
Ces orientations pourront être intégrées dans l’évolution des plans de gestion des forêts, et couplées à une limitation de la surface des coupes rases. Les écologistes proposent aussi de réformer la fiscalité forestière, pour qu’elle encourage le maintien des peuplements naturels et la durabilité de leur gestion. Par ailleurs, nous soutiendrons les petites entreprises de bûcheronnage, de sciage et d’artisanat, largement diminuées et délocalisées ces dernières décennies.
Nous souhaitons que l’État et les collectivités locales développent une politique d’acquisition foncière de forêts. Aujourd’hui, seuls 10% des forêts du massif sont gérées publiquement, contre 25% des forêts françaises et 41% des forêts européennes. Nous souhaitons augmenter les moyens financiers et humains de l’Office National des Forêts afin de le recentrer sur la protection et la restauration des espaces naturels.
Cette transition sylvicole et ces investissements publics serviront les intérêts des générations futures, lutteront contre la prédation des ressources naturelles et permettront d’étendre les forêts, qui réduisent les risques climatiques, l’érosion de la biodiversité et l’émergence de nouvelles zoonoses. L’écologie au pouvoir reconnaîtra ainsi à son juste titre les différents apports des forêts, valorisera leurs bienfaits environnementaux et sociaux, tout en veillant à l’équilibre des écosystèmes.
Premiers signataires :
Yannick Jadot, Candidat EELV à l’élection présidentielle
Benoît Biteau, Eurodéputé EELV
Monique de Marco, Sénatrice EELV de Gironde
Joël Labbé, Sénateur écologiste du Morbihan
Jacques Hazera, Expert forestier
Alain Persuy, Forestier et écologue
EELV Landes
Groupe écologiste, citoyen et solidaire de Nouvelle- Aquitaine