Comment Le Projet Porte Par Yannick Jadot A T Il Ete Coconstruit

0
Jadot obtiendra plus en 2019
Rate this post

Yannick Jadot est devenu la coqueluche de la presse française. Au moins pour la semaine où il a suivi les élections européennes. Le résultat des verts français, Europe Écologie Les Verts (EELV), a en effet émerveillé de nombreux analystes de la www politique au-delà des Alpes. Pas tant parce qu'ils ne s'attendaient pas à un bon résultat, mais parce que la liste de Jadot a dépassé les attentes des sondeurs.

Que le résultat soit attribué à Jadot est indiscutable. L'eurodéputé français a misé sur sa carrière politique personnelle dans ce tour électoral, au sein d'un mouvement connu pour la virulence des luttes internes. Il est vrai aussi que les Verts français ont toujours mieux performé aux élections européennes qu'aux élections présidentielles habituellement catastrophiques puis aux législatives tout aussi catastrophiques. Le système proportionnel des élections européennes

Les a probablement favorisés

Jadot est-il le leader dont les Français ont besoin ? Cela reste à tester et il faudra attendre les élections locales de l'année prochaine pour voir si la proposition politique d'Europe Écologie Les Verts fonctionne. Pour l'instant Jadot connaît le succès. Surtout, il peut mépriser les résultats des “concurrents” du Parti socialiste et de Génération.s de Benoît Hamon de ses 13,5 pour cent.

Yannick Jadot attend les résultats des élections européennes

Les a probablement favorisés

Jadot a une histoire politique intéressante qui englobe toutes les vicissitudes troublées des verts français. Il est issu de l'engagement associatif « combatif » : il a été le directeur de campagne de Greenpeace France de 2002 à 2008, années durant lesquelles il a également été condamné pour avoir pénétré dans la base de Brest, où se trouvent les sous-marins nucléaires français.

Il est notamment proche de Daniel Cohn-Bendit, dont il est considéré comme un “disciple”. C'est grâce à Dany “le Rouge” que l'engagement politique actif de Jadot se concrétise lors de la campagne des élections européennes de 1999. Et de Cohn-Bendit Jadot hérite aussi d'une partie de cet esprit pragmatique qui a caractérisé l'écologisme politique de l'ancien leader du Mai français. En effet, Jadot sera également le porte-parole de L'Alliance pour la planète, le réseau d'associations qui décident de participer au cycle de conférences sur l'environnement appelé Grenelle Environnement, voulu par le président de l'époque Nicolas Sarkozy et son ministre de l'environnement Jean- Louis Borloo.

Comme Cohn-Bendit, Jadot jouit également de solides références pro-européennes. A l'occasion du référendum de 2005 sur le traité qui a établi la constitution européenne, Jadot a fait campagne avec conviction en faveur du “oui” tant dans son parti – où lors d'un référendum parmi les membres pour déterminer la position officielle du parti le “oui ” gagnera avec 52 pour cent -, à la fois au cours de la campagne référendaire nationale.

Lorsqu'en 2008 il quitte la direction de Greenpeace, Jadot fonde avec d'autres Europe Écologie Les Verts. Il se présente donc aux élections européennes de 2009, toujours sous le signe de Cohn-Bendit, qui conduira la liste de la nouvelle formation politique à son plus grand succès électoral (16,72 en pourcentage mais en suffrages absolus

Jadot obtiendra plus en 2019

En 2012, les Verts français organisent des primaires pour choisir leur candidat aux prochaines élections présidentielles. Eva Joly, magistrate franco-norvégienne bien connue, se heurte à Nicolas Hulot, vulgarisateur et journaliste français qui deviendra bien des années plus tard le ministre de l'environnement d'Emmanuel Macron (et qu'il abandonnera ensuite dans la polémique avec le peu d'engagement environnemental de l'actuel locataire de l'Elisée).

Eva Joly, José Bové et Yannick Jadot

Fort de l'expérience européenne où il est devenu le principal opposant aux traités commerciaux européens (TTIP et Ceta), Jadot tente à nouveau en 2016 et cette fois il est candidat directement aux primaires des Verts français, où il bat

Jadot obtiendra plus en 2019

Cécile Duflot, grâce à sa capacité à faire tenir ensemble l'aile “droite” du parti et l'aile plus “mouvementiste”. Une candidature qui ne durera pas très longtemps car Jadot sera le seul à répondre à l'appel à gauche de Benoît Hamon. Jadot soutiendra donc le candidat des socialistes, en échange de l'engagement du PS pour l'approbation d'une loi électorale proportionnelle et la sortie du nucléaire (et du paiement, qui n'a jamais eu lieu, de sa campagne électorale).

En effet, pour les élections européennes de cette année, Jadot refuse tout accord avec Hamon et les socialistes menés de “l'extérieur” Raphaël Glucksmann. Et cela malgré les relations étroites entre les trois au moment de la candidature présidentielle socialiste de Hamon. Pour Jadot, cependant, le temps des alliances est révolu : il refuse également de co-diriger une liste Ps-écolos aux élections européennes avec Ségolène Royal, dans la dernière tentative socialiste désespérée de construire une liste unique de gauche.

Puis en mars Jadot franchit

Une nouvelle étape et affirme que les Verts doivent dépasser le clivage gauche-droite : dans un entretien au Figaro, il se proclamera favorable à l'économie de marché, à la libre entreprise et à l'innovation. Une déclaration courageuse dans un parti marqué par des affrontements éternels entre radicaux et pragmatiques.

Mais selon Daniel Boy, directeur émérite du Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po), il y a aussi d'autres raisons :

Une difficulté historique des écologistes réside dans leur rapport à l'entreprise. Comme la plupart des cadres dirigeants des Verts sont issus de l'administration publique, il y a une certaine méfiance à l'égard du secteur privé.

Une attitude qui fait fuir de nombreux cadres d'entreprises privées, qui pourraient voter pour les écologistes mais ne s'y reconnaissent pas.

Puis en mars Jadot franchit

L'idée de Jadot est qu'un parti écologiste trop à gauche, presque une copie conforme de La France Insoumise, comme en ont fait l'expérience les désastreuses élections présidentielles des Verts en 2012, ne marche pas. Un radicalisme excessif qui a fait fuir plusieurs exposants de premier plan. Et Macron dans quelques années en attirera beaucoup : Nicolas Hulot, parmi les premiers, puis François de Rugy. Et puis le mentor de Jadot, Cohn-Bendit, qui soutiendra à plusieurs reprises le président de la république.

Les Verts français sont en effet connus

pour leur capacité à dévorer leurs “leaders” qui repose essentiellement sur un rejet plus général du leadership politique. Un facteur qui au fil du temps les a empêchés de rester unis et de se bloquer. Yann Wehrling, qui a quitté les Verts pour rejoindre le parti centre MoDem de François Bayrou, argumente justement ceci :

L'une des raisons des échecs des écologistes est leur incapacité à maintenir leur leadership. Mais une personnalité est élue aux élections présidentielles. Chez les Verts, dès qu'un candidat est désigné, la moitié du parti est immédiatement contre lui.