Nous refonderons notre école par la concertation et le dialogue
Nous organiserons une conférence de consensus avec l’ensemble de la communauté éducative-enseignant·e·s., familles, associations, périscolaire, collectivités- pour redessiner les contours d’une école désirable, une école des communs, de la démocratie en actes, vivante, ouverte sur l’autre.
Notre ambition est de rompre avec une culture de l’enseignement intensif et des évaluations anxiogènes pour faire la place aux pédagogies favorisant l’accrochage scolaire et aux apprentissages par l’expérience (exploration du monde extérieur, activité physique renforcée, projets culturels et artistiques, savoir-faire pratiques).
Nous reconnaîtrons mieux le métier d’enseignant·e·s
Nous recruterons au moins 65 000 enseignant·e·s qui permettront de baisser les effectifs en maternelle, d’augmenter le taux de personnels en remplacement, de mettre en place des pratiques de co-enseignement, et des temps de concertation et de délibération en équipe. Nous engagerons un plan de titularisation progressive accompagnée de formation pour les contractuels enseignants.
Nous revaloriserons les salaires des enseignants afin d’atteindre 20% d’augmentation sur le quinquennat pour les situer dans la moyenne des pays de l'OCDE, en concentrant la revalorisation pour les enseignants en début et en milieu de carrière.
Nous refonderons la formation initiale en mobilisant l’ensemble des connaissances pédagogiques et scientifiques et les compétences psycho-sociales indispensables à la gestion de groupe et au travail collaboratif. Nous rétablirons une entrée progressive dans le métier : par la labellisation de licences universitaires “enseigner et éduquer”, intégrant des modules de formations spécifiques aux métiers de l’éducation puis deux années de formation associant professeurs du primaire et du secondaire. Les stages renforcés permettront de familiariser les futur-e-s enseignant-e-s avec la vie de la classe sans leur en donner brutalement la responsabilité.
Nous renforcerons l’accès à la formation continue en combinant des semaines de formation obligatoire tous les trois ans réalisées par des intervenants spécialisés (psychologues, pédopsychiatre, orthophoniste) avec des temps d’échanges et des visites entre pairs permettant l’analyse de pratiques. La formation aux pratiques pédagogiques actives et collaboratives en classe comme dans l’équipe éducative sera favorisée.
Nous mettrons fin aux évaluations permanentes, à la mise sous pression, en valorisant le droit au tâtonnement et à l’erreur, pour les enseignants comme pour les élèves.
Les relations entre la hiérarchie et les personnels seront redéfinies pour en finir avec le management descendant à l’origine de nombreuses souffrances au travail.
Nous mettrons en œuvre une politique de mixité sociale et scolaire
En lien avec les politiques de la ville, nous adapterons la sectorisation, l’affectation et la constitution des classes pour mettre fin aux situations de ségrégation sociale et réformerons les cartes scolaires dans cette perspective.
Nous demanderons à l’école privée de prendre sa part dans les efforts de mixité sociale et scolaire. Tout en préservant le principe d’éducation prioritaire bénéficiant de moyens supplémentaires, nous en élargirons le modèle avec un système de dotations progressives aux établissements, publics et privés, en fonction de critères de mixité.
Nous prendrons soin de chaque élève
Nous renforcerons le taux d’encadrement, le maillage et la formation des personnels d’éducation et du soin pour répondre aux besoins de tous les élèves.
Nous recruterons 2000 médecins scolaires, 1000 assistants sociaux et 3000 infirmiers pour assurer une couverture des besoins adaptée.
Nous rétablirons les Réseaux d’Aide spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) dans le 1er degré et renforcerons le co-enseignement dans les classes.
Nous donnerons du sens à l’école inclusive et garantirons l’accès des enfants à leurs droits tels que définis par la Maison Départementale Pour les Personnes Handicapées (MDPH).
Nous reconnaîtrons les 125 000 AESH (Accompagnant d’Elèves en Situation de Handicap) comme des membres à part entière des équipes éducatives et pédagogiques en créant un corps statutaire intégré à la fonction publique et assurant leur stabilité dans les établissements.
Nous instaurerons des binômes enseignant.e-enseignant.e spécialisé.e dans toutes les formes de déficiences lorsqu’une classe ordinaire comptera un.e ou des élèves en situation de handicap. Cette méthode a fait ses preuves depuis des décennies en Italie. Nous renforcerons l’appui et l’aide aux enseignants non spécialisés qui accueillent dans leur classe des élèves en situation du handicap, à travers notamment des modules de formation d’initiative nationale organisés tous les ans dans le cadre de la formation continue.
Pour le climat, nous ouvrirons l’école sur les savoirs pratiques et son environnement
Au collège nous renforcerons le principe d’un socle culturel commun et d’un cursus par cycle accessible à tou·te·s jusqu’au baccalauréat.
Nous instaurerons pour tous les élèves des espaces d’acquisition des savoirs pratiques -réparation, cuisine, jardinage, construction…- avec un minimum de deux heures par semaine.
Nous ouvrirons l’école à des partenariats avec les associations, les réseaux d’éducation populaire et le tissu industriel et agricole de proximité.
Nous mobiliserons les ressources de l’éducation populaire et garantirons l’accès à un périscolaire de qualité
Nous renforcerons le statut des intervenant·es du périscolaire assurant une rémunération et un volume horaire permettant de les stabiliser et de les inscrire dans un parcours de formation continue et dans la concertation des équipes éducatives.
Nous soutiendrons et généraliserons les expériences d'éco-centres de loisirs, de découverte de la nature et du vivant.
Nous veillerons à ce que la pause méridienne soit de deux heures dans les collèges et les lycées et soutiendrons la coopération avec les associations d’éducation populaire et les clubs sportifs.
Nous nous appuierons sur les expériences et les propositions de maisons des lycéens ou des collégiens ou sur les conseils de vie collégienne ou lycéenne qui fonctionnent.
Nous confierons l’élaboration des programmes à une autorité indépendante
Les programmes scolaires ne peuvent se construire ni dans l’urgence ni dans la fièvre du débat politique. Leur élaboration et leur conception doivent s’inscrire dans le temps long, nécessaire à la sédimentation des connaissances et à leur adaptation pédagogique et être confiée à un collège d’experts indépendants du pouvoir en place.
Nous transformerons le conseil supérieur des programmes en une Haute Autorité préservée des logiques de pouvoir, garantissant la pluralité et l’indépendance de ses membres.
Nous réécrirons une charte des programmes qui réaffirme un circuit d’écriture transparent impliquant universitaires, inspection générale, enseignants, syndicats, associations disciplinaires et représentants de la société civile.
Nous valoriserons la voie professionnelle indispensable à la transition
Nous renforcerons l’enseignement professionnel sous statut scolaire et garantirons une offre de filières attractive et adaptée aux enjeux de la transition. Nous augmenterons les heures d’enseignement général essentielles pour la formation de la conscience citoyenne.
Nous créerons des filières professionnelles pour tous les métiers et toutes les branches. Nous développerons des lycées polyvalents regroupant les voies générales et professionnelles et multiplierons les passerelles entre les voies.
Nous ferons de l’école un espace d’apprentissage de la vie démocratique et du vivre-ensemble
Nous créerons des espaces favorisant l’implication des parents dans la vie de l’école. Nous soutiendrons les pratiques démocratiques à l’école avec des Maisons des Elèves, qui éveillent les élèves à la pratique de la démocratie représentative en élisant leurs représentants (référendum, organisations de réunions publiques, de débats…).
Nous renforcerons l’usage démocratique et sobre de l’outil numérique à l’école : nous généraliserons l’usage de l’open data (données ouvertes) et des logiciels libres et publics pour garantir la transparence et la sécurité des données et donnerons aux enseignants les moyens de former les élèves à un usage raisonné de l’outil numérique.
Nous ferons de l’école maternelle une véritable école du premier âge où l’on apprend aux enfants à débattre, à faire preuve d’esprit critique, notamment par la mise en place d’ateliers philosophiques. Nous inscrirons dans le code de l’éducation l’enseignement des enjeux climatiques, de la biodiversité et des limites planétaires, adapté à chaque degré, de la maternelle à l’université.
L’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle jalonnera l’ensemble du parcours éducatif.
Nous permettrons à tou·te·s les jeunes de trouver leur voie
Nous mettrons en place un véritable service public d’orientation, en lien avec les entreprises, les services publics employeurs et les collectivités pour favoriser une orientation choisie et éclairée. Nous reviendrons sur la réforme du lycée et du bac en réfléchissant à l’intégration de nouvelles modalités d’évaluation - travaux collectifs, choix de certaines matières en fonction de ses préférences.
Au lycée, nous généraliserons l’intégration de temps d’intervention d’enseignants du supérieur ou d’étudiants pour présenter leurs filières et leur fonctionnement (portes ouvertes inversées), ainsi que des journées d’immersion de lycéens dans l’enseignement supérieur.
Nous faciliterons les réorientations et passerelles en première année entre le secondaire et le supérieur.
Nous favoriserons la pratique physique et sportive dès le plus jeune âge
L’école doit renforcer la pratique physique et sportive dès la maternelle. Nous assurerons la promotion de l’activité physique et sportive et adaptée à tous les échelons du système scolaire et universitaire : renforcement de la formation initiale et continue des professeurs des écoles en APSA (Activités physiques sportives et adaptées) ; découverte d’une activité physique ou sportive de pleine nature par trimestre au minimum.
Nous garantirons l’accès à des équipements sportifs structurants intégrant le réaménagement des cours de récréation afin de partager l’espace de manière plus inclusive et de favoriser l’accès à la pratique physique sportive, des plus jeunes aux plus âgés.