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La culture, créatrice des imaginaires de demain

La crise sanitaire est venue montrer, s’il en était besoin, l'appétit culturel des Français.

Être privés des lieux où la culture se partage, où l’art s’exprime, a révélé un manque évident. La France dispose d’un inestimable patrimoine matériel et immatériel. Elle est riche des cultures qui font son histoire. Elle attire, forme et fait émerger de nombreux talents. Ce sont de formidables leviers qui contribuent à sa renommée internationale et plus encore à la cohésion républicaine, au bien vivre.

Nous renforcerons le soutien au secteur culturel et aborderons une nouvelle étape de la décentralisation.

La République écologique entend offrir aux artistes et aux professionnels de la culture des conditions de création et de production dignes et responsables. Elle mettra à leur disposition des moyens financiers avec le souci d'aider efficacement à la transition écologique de la filière.

Nous avons collectivement besoin d’un secteur culturel fort et actif pour réparer les liens qui se sont distendus.

Nous avons besoin de création et d’imaginaires pour comprendre la complexité des crises qui viennent et préparer le monde de demain.

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Nous renforcerons le soutien au secteur culturel et aborderons une nouvelle étape de la décentralisation. guillemets

Yannick Jadot, le 02 février 2022

Nous soutiendrons la culture et la création

Dans le cadre d’un plan de relance, 1 milliard d’euros supplémentaire par an sera affecté au budget du ministère de la Culture. Nous sanctuariserons le soutien à la création et aux artistes, en augmentant la part dédiée à la création à hauteur de 25% du budget global.

Nous franchirons une nouvelle étape de la décentralisation culturelle en mettant des moyens supplémentaires à destination des territoires, tout en favorisant la coconstruction des politiques publiques entre l’Etat, les collectivités territoriales et les acteurs culturels, dont associatifs.

Ce plan permettra aussi de financer la mise en place de l'éga-conditionnalité dans les aides publiques et les établissements qui dépendent du ministère de la Culture, l'aide à la transition écologique du secteur, ainsi que le soutien aux pratiques en amateur et aux artistes-auteurs.

Nous bâtirons une France unie dans la diversité culturelle

Nous agirons selon trois grands axes : la mixité et la cohésion sociale, la promotion de la diversité des esthétiques, et la multiculturalité.

Nous avancerons ainsi sur la mise en œuvre des droits culturels en donnant une place centrale à la diversité, à la participation et à la co-construction avec les habitant.es en matière de culture, et nous ratifierons la Convention de Faro sur la valeur du patrimoine culturel pour la société.

Nous voulons nous adresser à tous les publics, quelles que soient les différences de genre, de sexe, d’origine ou encore de revenus, et que les acteurs culturels eux-mêmes reflètent cette diversité.

Notre engagement pour le maintien et la promotion de la multiculturalité se déclinera via des propositions pour une meilleure représentation des références culturelles. La diversité culturelle, c’est enfin la diversité des acteurs économiques de la culture.

Nous agirons contre les phénomènes de concentration économique à l’œuvre, notamment dans les musiques actuelles, afin de garantir la pluralité des acteurs et des esthétiques comme le rap, l’électro ou le métal.

Nous reconnaîtrons les langues régionales et minoritaires dans leur aire d’expression, dans l’Hexagone comme en outre-mer

Contre l’uniformisation culturelle, nous défendrons la reconnaissance des langues régionales, par la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires dans sa formule plus ambitieuse, et la co-officialisation des langues régionales et de la langue des signes française (LSF), pour permettre l’égalité en droit des langues et de leurs locuteur.ice.s.

Ces langues sont essentielles pour la préservation et la vitalité des expressions qui participent à la richesse culturelle des territoires de notre République. L’enseignement bilingue et immersif des langues régionales sera soutenu et encouragé, en particulier dans les écoles publiques, et le rôle de service public des réseaux associatifs pleinement reconnu.

Les régions ou collectivités qui le souhaitent pourront devenir co-responsables de l’enseignement de et dans ces langues.

Nous voulons une reconnaissance des langues ultramarines comme langue maternelle ou co-maternelle, y compris dans l’éducation nationale.

Nous intensifierons les formations aux métiers de traducteur.trices en outre-mer et créerons des postes de médiateur.trices linguistiques, une fonction au croisement de l'interprétariat et de l’accompagnement social des personnes isolées par des difficultés de maîtrise du français et en situation de non-recours à leurs droits.

Une réforme de la Constitution sera indispensable pour construire ce chemin.

Nous soutiendrons les artistes-auteurs

Les artistes, en particulier les artistes-auteur.ices, figurent parmi les acteurs économiques les plus diplômés et les moins bien rémunérés de notre société. Comme s’il fallait encore que l’artiste soit pauvre et maudit pour que l'œuvre soit.

Sortir les artistes-auteur.ices de la précarité est un enjeu essentiel pour la vitalité et la qualité de la création.

Nous mettrons en place un revenu garanti pour les artistes-auteur.ices qui ont vocation à vivre de leur création, et dont les métiers ne relèvent pas du régime de l’intermittence du spectacle.

Ce revenu garanti doit pouvoir sécuriser une carrière vivant un épisode de fragilité ou soutenir celles encore en devenir.

Pour une écologie de la culture

Le monde de la culture est d’ores et déjà sensible aux enjeux écologiques et environnementaux.

Le ministère de la Culture s’emparera pleinement de cette question en adoptant une vision stratégique. Le secteur culturel a besoin d’être accompagné pour mener à bien cette transition. Nous commencerons par mettre les moyens nécessaires à un diagnostic indépendant global sur l’impact environnemental du secteur, base essentielle d’une réflexion à mener avec tous les acteurs et représentants culturels pour la mise en place de solutions adaptées, partagées et rendues nécessaires pour les temps qui viennent.

Nous multiplierons les initiatives de formation.

Nous renforcerons la mise en œuvre d’une rénovation énergétique des équipements et bâtiments culturels.

Nous lancerons la mission “Culture & Numérique”

Une attention particulière sera portée à la défense du droit d’auteur face aux nouveaux usages de la culture numérique, afin que la logique de diffusion de la culture ne soit pas qu’une logique de consommation, mais bien de défense des créateurs et de leurs droits moraux et patrimoniaux. Nous serons vigilants à la défense de l’exception culturelle dans le domaine du cinéma.

La création de cette mission “Culture & Numérique” permettra également de relancer le projet d’une “taxe Google” destinée à augmenter la contribution des grands groupes internet au financement de la création de contenus en ligne.

Nous réfléchirons avec les artistes et les professionnels de la culture aux pistes pour mener une politique innovante de sobriété numérique, permettant à la fois de favoriser le développement de la culture et de la création s’appuyant sur le numérique, afin d’accompagner les pratiques, les innovations et la diffusion au plus grand nombre des œuvres et du patrimoine, et de réduire l’impact environnemental du numérique dans le champ culturel et créatif.

Nous lancerons un plan national des pratiques culturelles et artistiques

Aujourd’hui plus de 16 millions de citoyens en France ont une pratique artistique en amateur. Or ces pratiques ne sont pas suffisamment soutenues, ni accompagnées à hauteur de ce qu’elles devraient l’être par le ministère de la Culture.

Nous mettrons en œuvre un plan national de soutien aux pratiques culturelles et artistiques.

Si les politiques récentes ont fait le choix de mettre l’accent sur les enjeux d’éducation artistique et culturelle, nous privilégierons la valorisation des pratiques en amateur qui incluent aussi bien les initiatives de l’éducation populaire que du secteur associatif, partout et pour toutes et tous.

Accompagner les lieux culturels indépendants

Du tiers-lieu à vocation culturelle à la friche artistique, en passant par les lieux d’expérimentation, les librairies indépendantes, ou les lieux regroupant plusieurs activités, les lieux de culture indépendants ont pour point commun d’être tous nés d’initiatives d’artistes ou d’habitants parfois réunis en collectifs.

Ils inventent de nouveaux modèles économiques et de création. Nous les soutiendrons, et encouragerons leurs actions et projets tout en préservant leur indépendance, en particulier créative.

Pour répondre à leur demande et dans la logique d’une politique culturelle écologique, nous soutiendrons leur émergence et leur maintien par des aides à la structuration et à la consolidation de l’emploi.